
CHIRURGIE DES CARCINOMES EPIDERMOÏDES (CE)
Quels sont les carcinomes épidermoïdes (CE) à haut risque (de moins bon pronostic) ?
Critères cliniques :
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taille > 2cm
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localisation (lèvre, oreille, nez, zones non photo-exposées...)
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Marges peu visibles
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Patients immunodéprimés (facteur de risque majeur)
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Récidive locale du CE
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Tumeur à croissance rapide
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Tumeur survenant sur une cicatrice (brûlure ou traumatisme), radiothérapie antérieure, site tumoral ulcéré
Critères histologiques (étude de la biopsie ou de la pièce opératoire en anapathologie):
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épaisseur > à 4mm ou Clark IV ou V, marquant l’adhérence au plan profond et le risque d’extension (les lésions > à 5 ou 6 mm Clark V ont un risque d’extension à distance dépassant 15%
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Différenciation modérée ou faible
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Forme : CE acantholytique, CE muco-épidermoïde, CE desmoplastique
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Invasion périnerveuse (de 2 à 14% selon les séries)
Quels sont les risques de récidive suivant la localisation ?
Concernant les CE, la Société Française de Dermatologie a retenu 6 facteurs cliniques et 5 facteurs histologiques qui interviennent dans le risque de récidive tumorale et de métastase. Ils permettent de proposer une classification pronostique provisoire (nécessitant d’être évaluée et validée prospectivement) en distinguant deux groupes : groupe I (à faible risque) et groupe II (à risque élevé). La localisation tumorale fait partie des facteurs cliniques ; ainsi les zones cervico-faciales péri-orificielles (nez, lèvre, oreille, paupière) et le cuir chevelu sont considérées à risque élevé.
Quand demander un bilan d’imagerie ?
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Carcinome épidermoïde in situ et patients sans facteurs de risque pronostics (Cf chapitre II.2) : échographie cervicale ganglionnaire.
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Si facteurs de risque pronostics (Cf Chapitre II.2) et / ou signes cliniques d’appel : scanner cervico thoracique, scanner abdominopelvien, scanner cérébral.
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Si facteurs de risque d’extension périnerveuse et / ou signes cliniques neurologiques: IRM du trajet intra et extra cérébral des paires crâniennes
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Surveillance : échographie cervicale ganglionnaire tous les 6 mois pendant 5 ans.
Ceci est basé sur le guide de recommandation pratique de la Société Française de chirurgie de la face et du cou/ ORL de novembre 2014, que vous pouvez télécharger en cliquant ici
Quel est le stade de votre tumeur?
Pour cela on s'aide d'une classification internationale dite TNM. T= taille de la tumeur; N= nombre et taille des ganglions; M= présence de métastase
Quel sera le traitement ?
Il est recommandé de respecter des marges latérales de 4 mm pour les CE à risque faible (Grade A) et d'au moins 6 mm pour les CE à risque élevé, c'est à dire présentant au moins un facteur de risque de récidive.
Il est recommandé d'élargir à 10mm, voire plus, pour les tumeurs cumulant les facteurs de risque d'extension infraclinique, (exérèse initiale incomplète, grade histologique élevé, niveau de Clark V, invasion périnerveuse).
Les marges en profondeur doivent être proportionnelles aux marges latérales, allant préférentiellement jusqu'au périoste au niveau du front et du scalp, allant jusqu'à l'aponévrose musculaire au niveau cervical. La résection doit le plus souvent transfixier le cartilage nasal et auriculaire.
Il est souvent difficile de respecter les marges retenues, sans grever le pronostic fonctionnel. Ces cas relèvent d'une prise en charge très spécialisée
Dans ces cas une étude histologique des marges est absolument nécessaire. Mais elle nécessite une analyse d’une dizaine de jours. C’est pour cela que la chirurgie se fera en deux temps : le premier pour extraire la tumeur et le deuxième pour la reconstruction.
Toute la problématique est que ce type de lésion touche le visage. Du fait de l’extraction de la tumeur et des tissus avoisinants une simple suture n’est pas réalisable. Une reconstruction est dans ce cas nécessaire.
En cas de reconstruction après ablation de la tumeur par une greffe dit « lambeau »
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